Rénovation toiture: Découvrez la pose d’ardoises aux crochets!

Rénover une toiture avec des ardoises posées aux crochets

Traditionnellement, les demeures de l’Aveyron étaient revêtues de lauzes, dont la longévité dépassait souvent le siècle. Néanmoins, avec le temps, les inconvénients associés au poids considérable de ces pierres et à leur jointoiement à la terre sont apparus : gel et fendillement des lauzes, infiltrations d’eau, pourrissement des chevrons et des supports de poutres, conduisant parfois à l’effondrement de la charpente, comme dans le cas présent.

La reconstruction à l’identique de telles toitures est désormais coûteuse, due à la rareté des compétences spécifiques et au coût élevé des matériaux tels que les lauzes, de même que les dimensions importantes des poutres, chevrons, etc.

C’est pourquoi, comme ici, les propriétaires optent souvent pour un matériau alternatif. Dans ce cas spécifique, ils ont choisi de grandes ardoises naturelles épaisses (40 x 20 cm) qui préservent l’esthétique rustique de la toiture originale.

Charpente allégée et moderne

Le processus de rénovation a débuté par le démontage de l’ancien toit, suivi de la destruction d’un mur de refend fragilisé par la rupture de deux arbalétriers. Ces éléments ont été remplacés par des fermes industrielles ou, lorsque cela était faisable, par de nouvelles pannes en sapin. Ces solutions ont permis de diminuer le coût de la charpente et de faciliter et accélérer l’installation des structures des deux toitures. Une volige en pin Douglas (planches de 20 cm de large et 27 mm d’épaisseur) a été posée, suivie de la mise en place d’un écran de sous-toiture avant la couverture finale.

L’importance de l’écran de sous-toiture

L’installation d’un écran de sous-toiture est recommandée par le DTU 40, un document technique qui fixe les normes de couverture de toit et préconise la ventilation de la sous-face des matériaux de couverture afin de prévenir la condensation. Cet écran assure une protection contre les infiltrations de neige poudreuse, de pluie et de poussières, tout en réduisant le risque d’arrachement des tuiles ou ardoises lors de fortes rafales. Il est constitué d’une armature en polyester non tissé, recouverte sur une face d’une couche de bitume élastomère SBS et protégée par un non-tissé de polypropylène pour l’antidérapance.

Couverture posée sur volige

Les ardoises, extraites de carrières espagnoles et commercialisées sous la marque « Cada » par le groupe Saint-Gobain via Point P, présentent une forme arrondie dite « écaille » et une couleur grise. Leur épaisseur varie entre 5 et 7 mm. Le choix de leurs dimensions (40 x 20 cm) a été influencé par la pente du toit, le recouvrement nécessaire et le pureau souhaité. La forme arrondie des ardoises a été privilégiée pour maintenir l’aspect des anciennes lauzes.

Pour des raisons économiques, les ardoises sont fixées avec des crochets à pointe à travers l’écran de sous-toiture, plutôt que clouées, ce qui serait plus coûteux.

Au niveau de la ligne d’égout, des ardoises rectangulaires, disposées en double rangée, facilitent l’écoulement de l’eau dans les gouttières. Enfin, les éléments de finition tels que les rives, faîtages, noues, etc., ont été réalisés avec des bandes de zinc prépatiné, fixées par des crochets ou clouées.

Options de recouvrement pour le toit

Les ardoises sont posées selon une technique de « pureau entier ».

Le pureau (A) correspond à la partie visible de l’ardoise.

Le faux-pureau (B) est la portion de l’ardoise exposée à l’humidité par capillarité, ayant les mêmes dimensions que le pureau.

Le recouvrement (C) ne reçoit jamais d’eau et correspond généralement à la longueur du crochet. Sa dimension varie selon la région, la pente du toit, la projection horizontale du rampant et le type de fixation utilisé.

Pour une installation avec des crochets, il est recommandé de consulter l’article 4-1-11 du DTU 40-11 concernant les couvertures en ardoises, qui précise que la valeur du recouvrement ne doit jamais excéder le tiers de la hauteur de l’ardoise.

Installation de la volige et de l’écran de sous-toiture

  • Débuter la pose des planches de volige à partir de l’égout et progresser vers le faîtage.
  • Les fixer sur chaque chevron en prévoyant des joints sur un demi-chevron.

  • En haut du toit, marquer la ligne du faîtage avec un cordeau à poudre.
  • Scier la volige qui dépasse la ligne sans endommager les fermes.

  • Pour connecter deux versants du toit, poser la volige sur le pan principal.
  • Marquer le joint avec un tasseau et installer la volige du second versant.

  • Commencer la pose de l’écran de sous-toiture par les noues : dérouler les bandes en veillant à ce qu’elles soient bien centrées.
  • Couper soigneusement l’excédent avec un cutter.

  • Continuer avec les lés parallèles au faîtage, en commençant toujours par le bas.
  • Maintenir un chevauchement de 10 cm et les fixer avec des clous galvanisés tous les 35 cm.

  • Installer un liteau au niveau de l’égout.
  • L’entailler au droit de chaque support de gouttière afin que les ardoises de rive soient parfaitement alignées.

Mise en place des ardoises

  • Utiliser un cordeau à poudre pour tracer tous les repères nécessaires à la pose des ardoises : axes des crochets, alignement des ardoises, pureau (ici 11 cm), etc.

  • Commencer la pose en bas du versant : fixer un crochet en débord de 50 mm, insérer une ardoise rectangulaire, la percer et la clouer avec des clous galvanisés à tête large.

  • Continuer la pose de la couverture : insérer l’ardoise dans son crochet et la fixer avec celui de l’ardoise supérieure.
  • Progresser rang par rang, en veillant à l’alignement.

Conseil pour une pose réussie d’un toit en ardoise

  • Au lieu de découper les ardoises avec une guillotine manuelle ou une enclume et un marteau d’ardoisier, envisager l’achat d’une cisaille à monter sur une visseuse électroportative.
  • Il est important de rappeler que tout travail en hauteur nécessite un équipement de protection individuelle adapté.

  • Contre la maison voisine, la rive déversée est traitée avec des noquets en zinc, cloués dans la volige à travers l’écran de sous-toiture.
  • Mesurer la dimension des ardoises à poser.

  • Découper les ardoises avec un marteau d’ardoisier sur une enclume ou avec une cisaille.
  • Percer ensuite chaque ardoise pour pouvoir la clouer.

  • Recouvrir le noquet avec l’ardoise découpée et la clouer.
  • Procéder de même à chaque rang supérieur en intercalant un autre noquet sous l’ardoise du dessous.

  • Recouvrir les noquets avec une bande à rabat.
  • La percer tous les 10 à 15 cm environ.
  • La fixer contre le mur pignon avec des chevilles à frapper.

  • Préparer du mortier à la chaux dans une auge.
  • Garnir ensuite soigneusement la bande à rabat avec ce mortier pour créer un solin contre la pierre existante.

Raccords et finitions pour le toit

  • Continuer la pose jusqu’au faîtage.
  • Découper les dernières ardoises et les poser sur les crochets de façon à conserver les recouvrements (pureau, demi-pureau…).

  • Au niveau des noues, couper les ardoises en biseau à la cisaille et les visser en veillant à rester bien parallèle avec le couloir de noue.

  • Pour le faîtage, découper une bande de 45 cm de zinc, pliée selon la pente du toit.
  • Réaliser un ourlet intérieur, puis glisser la bande dans les crochets.

  • Clouer ensuite la bande de zinc tous les 50 cm.
  • Pour garantir l’étanchéité, intercaler préalablement un morceau de zinc, et le replier soigneusement sur la tête du clou.

  • Poursuivre de la même façon sur les autres pans de toiture.

  • Pour les murs très exposés, réaliser un bardage en volige et poser les ardoises sur crochets.

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