Toiture Révolutionnaire : Maîtrisez la pose des tuiles plates en un clin d’œil !

Tuiles plus durables

Les tuiles plates modernes en terre cuite reproduisent fidèlement les modèles antérieurs. Cependant, elles sont plus simples à installer et offrent une longévité accrue grâce à leur production industrielle. Elles se distinguent aussi par des propriétés mécaniques supérieures et une excellente résistance au gel. Leur palette de couleurs et leur esthétique s’apparentent à celles des tuiles faites à la main, à l’exemple du modèle « Grand Cru » de Terreal utilisé ici.

Préparation avant la pose

Un écran sous-toiture est d’abord tendu et agrafé sur l’ossature des chevrons. Des contrelattes (27 x 40 mm) sont clouées alignées avec les chevrons pour renforcer la tenue de l’écran. Elles créent également un espace d’air pour la ventilation et servent de base pour les liteaux (27 x 27 mm), cloués à un intervalle déterminé par le recouvrement des tuiles (voir schéma).

Ce recouvrement, qui est la partie des tuiles directement exposée à la pluie, varie entre 7 et 9 cm avec un pureau de 9 à 10 cm, selon l’inclinaison de la toiture. Ce pureau définit la distance entre les liteaux. Toutes ces informations – inclinaisons minimales et maximales, pureau, recouvrement – sont disponibles dans les documents techniques (DTU) et les catalogues des fabricants.

Installation des tuiles

À la rive de l’égout, une chanlatte (pièce de bois taillée en biseau) est clouée le long des chevrons. Ce dispositif, qui forme le doublis, est installé pour compenser l’épaisseur manquante de la première rangée de tuiles et prévenir leur basculement. La chanlatte peut être remplacée par deux liteaux superposés.

La première rangée de tuiles est doublée (d’où le terme doublis). Des tuiles « courtes » (17 x 18 cm) sont fixées sur un liteau intermédiaire (liteau de doublis), installé entre le premier liteau et la chanlatte. Le challenge réside dans le positionnement de ces liteaux car le doublis doit dépasser de 6 à 8 cm au-dessus de la gouttière. Les rangées suivantes sont installées en avançant par sections d’environ un mètre de large.

Des tuiles chatières sont installées pour ventiler sous les tuiles. Elles sont disposées en quinconce sur une ligne basse et une ligne haute selon la taille de la toiture. Elles sont munies d’une grille en plastique qui empêche les oiseaux de nicher ou les rongeurs de passer.

Maintien de l’étanchéité et finitions

L’étanchéité se poursuit au niveau du faîtage et des bords de toiture. Plusieurs méthodes existent pour couvrir un arêtier, qui est la ligne saillante à l’intersection de deux versants de toit. La méthode traditionnelle consiste à tailler les tuiles pour qu’elles épousent cet angle, puis à les fixer avec des clous, vis ou fils de fer. L’étanchéité est obtenue en appliquant un épais mortier bâtard le long de la ligne de coupe. La méthode moderne, bien que plus coûteuse mais rapide, utilise des tuiles d’arêtier préformées, fixées au mortier ou clouées.

Les tuiles de bord (gauche et droite) peuvent être fixées par clouage ou scellées entre elles avec du mortier. Des demi-tuiles ou des tuiles « et demie » sont utilisées aux extrémités des rangées selon les besoins.

Fixation des liteaux

Les liteaux sont cloués sur les contrelattes à un intervalle correspondant au pureau. Leur positionnement est marqué avec une pige sur les côtés de la toiture. Un traçage au cordeau aide à les fixer rapidement.

Compensation avec une chanlatte

Une chanlatte (ou un double liteau) est clouée sur les chevrons pour compenser l’épaisseur manquante de la première rangée de tuiles. Le bord de l’écran sous-toiture qui dépasse dans la gouttière est relevé puis replié sur la chanlatte.

Accrochage des tuiles courtes

Les tuiles courtes sont accrochées sur le liteau qui leur est dédié. Leur base repose sur la chanlatte et doit dépasser d’au moins 6 cm au-dessus de la gouttière qui sera installée plus tard.

Pose des tuiles à joints croisés

Les tuiles normales sont posées à joints croisés par-dessus le rang de tuiles courtes, qui doit être complètement couvert. Pour empêcher le soulèvement par le vent, une tuile sur cinq est clouée ou vissée sur le liteau.

Installation des extrémités de la toiture

La première tuile de rive (côté gauche) commence ici le deuxième rang qui constitue le doublis. Des éléments de rive (droite ou gauche selon l’orientation) sont utilisés pour chaque extrémité de la toiture.

Terminer un rang

Les tuiles de rive suivantes sont placées en tête de chaque rang (une sur deux seulement). Pour terminer un rang, une tuile entière est découpée à la meuleuse d’angle ou une demi-tuile ou une tuile et demie est utilisée.

Sécurité et manipulation des tuiles

Il est toujours préférable de travailler à deux sur un toit en respectant les normes de sécurité, comme l’utilisation d’un échafaudage dans ce cas.

Évitez de lancer les tuiles si vous n’êtes pas professionnel.

Assurer la ventilation

Des tuiles sont découpées pour permettre la circulation de l’air avant l’installation des chatières. Utilisez une meuleuse équipée d’un disque diamanté pour effectuer ces coupes, car elles sont difficiles à réaliser.

Installation de la chatière

La chatière est clouée ou vissée sur le liteau approprié. Les tuiles adjacentes et celles qui la recouvrent sont également découpées en suivant la courbe de l’orifice de ventilation.

Installation de la dernière rangée

Au faîtage, la dernière rangée est recouverte d’une rangée de tuiles courtes. Celles-ci sont fixées par leurs ergots (ou tenons) sur le haut du dernier rang. Les tuiles de faîtage les maintiendront en place.

Sceller les faîtières

Les faîtières sont scellées bout à bout sur des cordons de mortier bâtard. Avant de les poser, elles sont trempées dans l’eau jusqu’à saturation. Les joints entre les éléments sont remplis et surmontés d’un bourrelet (crête de coq) de même mortier.